Le café : du grain à la tasse 

Dis moi quel café tu bois, je te dirai qui tu es ..

En pleine Transat Jacques Vabre appelée aussi route du café, je ne pouvais faire autrement que de surfer sur cette actualité et d’évoquer le café en commençant par ma propre histoire.

Je suis ce qu’on appelle une addict du café.” Jamais sans mon café “ pour bien débuter la journée. J’ai presque l’impression de sentir mon visage se défroisser littéralement. Mon histoire avec le café remonte à l’enfance. Comme beaucoup de Martiniquais, je me souviens encore de l’eau de café bien sucrée, préparée par ma mamie à la campagne.

Etudiante, ma mère me préparait toujours mon café noir et sucré. Celle-ci m’a raconté que du temps de son enfance le café était vendu en grains verts secs. Ils étaient torréfiés et moulus quotidiennement. Le café était corsé pour les parents puis en eau de café pour les enfants.

Devenue adulte, le café fait partie intégrante de ma routine matinale et il m’est désormais difficile de m’en passer. Je le bois très noir et sans sucre pour mieux en apprécier l’arôme. Je l’utilise (le marc) aussi en gommage corporel avec du miel et de l’huile de coco et comme engrais naturel pour mes plantes.

Le café entre tradition et modernité

J’ai déjà eu l’occasion de découvrir des éléments sur l’ histoire et la production du café au Domaine de Vanibel en Guadeloupe et au Musée du café qui se situe maintenant à l’Habitation Lasalle à Sainte-Marie (voir mon article sur Sainte-Marie).

La conférence débat organisée par la Mairie de Fort de France dernièrement m’a également permis d’approfondir mes connaissances sur le café. Cette conférence de haute volée avec des intervenants de qualité était passionnante ! J’ai appris notamment par Madame Sabine Andrivon- Milton, Docteure en histoire, présente à la conférence que selon la légende la découverte du café serait due au berger Kaldi Ethiopien voyant que ses chèvres étaient plus excitées quand elles mangeaient des fruits assez particuliers, décide alors d’en consommer. Cependant, selon certains scientifiques le café serait consommé depuis la préhistoire. Le café découvert en Ethiopie arrive au Yemen et s’installe dans le monde musulman. La boisson arrive en Europe au XVIIème siècle et devient un produit de luxe avec des vertus euphorisantes presque aphrodisiaques.

Conférence débat sur l’arrivée du café en Martinique

C’est Gabriel De Clieu qui introduit le café en Martinique. Ce fut un véritable périple à cause des conditions météorologiques. Madame Ramassamy, barista sommelier et torréfacteur est intervenue à propos des cafés d’excellence. Elle a définit ce qu’était un barista (celui qui maîtrise le café de la plantation à la tasse) et a retracé l’évolution du café comme outil qui permet de se réveiller le matin notamment dans les tranchées pendant la première guerre mondiale, à un moment de plaisir.

C’est une femme, Erna Knutsen qui va poser les bases du café de spécialité, à savoir un café devant être respecté sur toute la chaine (producteur, importateur, torréfacteur, barista,…) et provenant d’un terroir particulier lui conférant ses arômes uniques. J’ai découvert que le café était une vraie science et qu’elle a permis aux femmes de couleur libres d’avoir une certaine reconnaissance au XIXème siècle.

Enfin, c’est Starbucks qui va propulser le café à un haut niveau social grâce à son marketing de fidélisation et de personnalisation (les prénoms sur les gobelets et son caractère cosy). J’avoue aimer le Starbucks alors que le café n’y est pas spécialement meilleur, preuve que le café est d’abord devenu un lieu social “ the famous place to be “.

Il était une fois La Tivolienne 

Je ne pouvais évoquer le café sans évoquer selon moi, le meilleur café de Martinique : La Tivolienne 100% Arabica (oui oui, je persiste et signe). J’habite tout près de l’usine de production et il m’arrive parfois (je crois) de sentir des arômes de café ou alors ce n’est que ma pure imagination…

L’entreprise a été fondée en 1940 par Edouard-Damase Levert et son épouse Marthe Nathalie Levert. En 2000, les enfants des Levert firent appel à Hervé Toussay qui est l’actuel gérant. La petite-fille des Levert a rejoint l’entreprise pour en assurer la continuité familiale. Le café Martiniquais va décliner jusqu’à la fin du XIXème siècle mais, c’est paradoxalement pendant la seconde guerre mondiale, plus particulièrement An tan Robè, que la Tivolienne des Levert reprit le flambeau.

Armand Nicolas souligne ainsi l’importance de la Tivolienne dans le tissu économique Martiniquais. Signe de modernité que je trouve très appréciable, pour les amateurs du café en dosette. Notre café tivolienne se vend aussi en capsules compatibles avec les machines à café Nespresso.

Vous pouvez retrouver le café la Tivolienne au supermarché, mais aussi dans une petite boutique au charme d’antan située près de la rivière Madame. Vous y trouverez le délicieux café La Tivolienne ainsi que des confitures locales à la banane et à la goyave. N’hésitez surtout pas à vous y rendre !

What Else ?

Ainsi, je dirai que le café Martiniquais a de beaux jours devant lui. Des baristas tels que Luigi Germany fondateur de la Réminiscence, une Maison Martiniquaise de cafés de spécialités, contribue à nous faire découvrir ou redécouvrir ce délicieux plaisir de déguster un café.

En définitive, « Everything always takes a place around a coffe « , corsé, décaféiné, léger, expresso, avec ou sans sucre, avec ou sans lait, moment intimiste devant un lever de soleil avec une jolie tasse à la main, moment de convivialité avec les collègues ou le café brise -glace lors d’une première rencontre amoureuse… Boire un café est pour moi toujours une bonne idée ! Alors bonne dégustation !

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